Une touche de Nouvelle-Angleterre au Québec
Il y a un petit quelque chose de particulier quand on se rend dans la région de Stanstead, en Estrie. Par son passé, ce secteur frontalier de la MRC de Memphrémagog nous propose une touche de Nouvelle-Angleterre, tout en demeurant au Québec !
Un détour raconté par Claude Plante, journaliste
Itinéraire
La bibliothèque et salle d'opéra Haskell
La bibliothèque et salle d'opéra Haskell ont de quoi impressionner. L’édifice de style « Queen Anne » a été construit au début des années 1900 sur la frontière américano-canadienne. Le bâtiment à cheval entre le Québec et le Vermont abrite la seule bibliothèque et la seule salle d'opéra implantées sur une frontière internationale.
À découvrir
Le seul fait de rouler sur la route 247, dans le secteur pittoresque de Beebe, donne une impression de jamais vu. La voie se situe en plein sur la frontière entre le Canada et les États-Unis, soit la rue CANUSA: d’un côté, des maisons canadiennes, de l’autre, des résidences américaines. Voilà une situation bien singulière en Amérique du Nord ! En poursuivant sa route sur la 247, on croisera des usines dont certaines désaffectées de brique rouge ayant connu une époque manufacturière en lien avec leur situation géographique à proximité des États-Unis. On imagine ces bâtiments qui défilent devant nos yeux ayant servi jadis à accueillir des Américains se présentant au Canada pour des voyages d’affaires ou pour visiter de la parenté. Stanstead a été longtemps un point d’arrêt en sol canadien pour la diligence reliant Québec à Boston par le fameux chemin Craig. C'est aujourd'hui la route 143 entre Ayer's Cliff et la ville de Stanstead. Lors d’un chapitre moins reluisant, ce secteur des Cantons-de-l’Est a été reconnu autrefois comme un repère de contrebandiers en raison de sa proximité des États-Unis, où la prohibition régnait.
Non loin de là, la bibliothèque et salle d'opéra Haskell ont de quoi impressionner. L’édifice de style « Queen Anne » a été construit au début des années 1900 sur la frontière américano-canadienne. Le bâtiment à cheval entre le Québec et le Vermont abrite la seule bibliothèque et la seule salle d'opéra implantées sur une frontière internationale. Puisque la porte (et le stationnement) de l'institution se situent aux États-Unis on se stationne un peu plus loin, soit au 6 rue Phelps afin de marcher. Il est normal d'être accompagnée, ou à tout le moins surveillé par des douaniers pour y entrer. Pour une visite guidée, une réservation est nécessaire mais le coup d'oeil à l'intérieur vaut le déplacement! Encore mieux si vous pouvez y faire la visite guidée qui comprend la visite de la salle d'opéra, un bijou patrimonial.
Au fil des ans, avec un mélange de francophones et d’anglophones vivant en parfaite harmonie, ce coin de pays est devenu ce qu’on peut appeler un musée à ciel ouvert. Des temples de différentes communautés religieuses protestantes et catholiques meublent la large rue Dufferin (route 143). Par exemple, l'église Centenary United a été érigée au cœur du village de 1866 à 1869. Construite du granite dont regorge la région, elle a été fondée par des familles méthodistes colonisatrices venues de la Nouvelle-Angleterre au début des années 1800.
La communauté méthodiste est aussi à l'origine du Wesleyan Methodist College, situé à un jet de pierre et connu aujourd’hui au nom de Stanstead College. Construite en 1873, l’école attirait plusieurs élèves des États-Unis. De nos jours, l’institution scolaire privée aux allures de mini Harvard University de Boston conserve une réputation académique de grande qualité.
Là, un attrait intérieur et mémorable s’impose. Il faut faire un arrêt au musée Colby-Curtis. Il prend place dans une magnifique maison du 19e siècle admirablement conservée et remplie d’artéfacts témoignant de l’opulence de l’élite anglo-canadienne au cours des années. Les visiteurs sont invités à prendre le thé à l’anglaise et admirer son jardin victorien.